1er ultra

Petit retour en arrière sur La course de l'année 2009 : L'ultra trail du mont blanc.
Pour définir cette course, on pourrait donner quelques chiffres : 166 kms, 9400 m de dénivellé positif, 3 pays traversés (la france, l'italie, la suisse), 2300 traileurs, en 46 heures maxi.

 

Pour les personnes initiés à la montagne et connaissant le tour du mont blanc, c'est un défis « énorme », pour les autres, c'est tout simplement utopique ou impossible. Et pourtant, c'est le défis que je me suis lancé pour cette année 2009.

Ma préparation s'est totalement axée autour de cette compétition avec plusieurs petites épreuves qui m'ont permis de m'évaluer. J'ai effectué la boucle de 50 kms de la rochefortiche mi-mai, puis une sortie off autour du massif de belledone (38) et enfin les ¾ des 100 kms de saint augustin mi-juin. Suite à cette épreuve, j'ai commencé ma préparation spécifique de fin-juin à mi-août.
Le but de mon entrainement était d'augmenter progressivement le volume et de varier au maximum les séances afin de maintenir « l'envie », « le plaisir » chose qui est souvent compliqué lorsque l'on fait une course longue distance. J'ai donc inclus du vélo enchainé avec de la course à pied, du compex, de l'home trainer, des séances de renforcement en salle et bien sur de la course à pied à base de côtes, de vma et de sorties longues (max 3h30). La dernière semaine de ma préparation se déroula sur le site de la course et plus précisément aux contamines avec 3 sorties typées montagne dont celle du col du bonhomme et surtout plusieurs randonnées familiales avec ma fille sur le dos.
Je me présentais donc, avec une bonne préparation physique mais étais-ce suffisant pour boucler ce défi ? Et surtout de le réaliser en moins de 30 heures ??

 

28 août 2009 17h, je fais un dernier bisou à la famille et je me place derrière la ligne de départ. Cette période d'attente est longue, j'ai envie de partir de me mesurer à cette course mais en attendant on est serré comme dans un métro (hic !!). J'en profite pour envoyer un texto à mes copains avec mon numéro de dossard pour qu'il me suive pendant la course, puis un petit coucou à ma femme mais le stress m'a déjà mangé tout cru …

 

18h30..... Enfin, je peux courir !!! Imprégner de la musique de Christophe colomb, je sillonne les rues de Chamonix en petites foulées....Un petit coucou à ma cousine et à son mari puis direction les houches. Cette partie se fait sur un large chemin en sous bois permettant de ne pas se gêner. S'en suit la première ascension vers le col de voza. J'effectue cette montée avec Kristin MOEHL, la futur 1ère fémine et surtout 11 ème au classement final !!! Au col, nous apercevons le dôme de miage à travers les nuages puis nous basculons vers St gervais et déjà je me retrouve esseulé.

 

Saint Gervais – 21 kms – 2h12' – 74 ème
La nuit tombe aux abords de St Gervais, je ne m'arrête pas au ravitaillement, j'ai tout ce qui faut dans mon sac. Je prend juste le temps de récupérer ma frontale et je m'engage sur le chemin longeant la rivière en direction des contamines.
Les contamines – 31 kms – 3h24' – 57 éme
Emilie et ma maman sont là pour me ravitailler en boisson et en gels, je prend ma veste et omet de me ravitailler correctement. Je vais le payer dans la montée vers le refuge de la balme. Je suis sans force, fatigué et dire qu'il y a quelques jours je faisais cette partie en courant. Je m'arrête à une fontaine que j'avais vu lors d'une randonnée et doucement j'arrive au refuge éclairé de guirlandes, il est 23h17.
La balme – 39 kms – 4h47' – 84 ème
Le brouillard a envahi la nuit, je saute dans les pieds d'un traileur et nous formons un « petit train » pour ne pas s'égarer. Au passage du col bonhomme, nous sommes accueillis par les secouristes mais je file directement en direction de la croix du bonhomme en compagnie de Karine Herry.

Croix du bonhomme – 44 kms – 6h01' – 73 ème
La descente commence dans un pierrier par une chute d'un anglais juste devant moi, je passe donc devant mais le brouillard m' empêche de distinguer les balises, j'avance donc en aveugle avec prudence jusqu'à l'arrivée d'un sentier bien visible. La suite, c'est une descente vers les chapieux en pleine nuit et avec la seule frontale de mon collègue...un grand bonheur.

Les chapieux – 50 kms – 6h43' – 73 ème
Il est 1h13 du matin et je retrouve mon papa. Remplissage de la poche d'eau, je change de tenue pour un tee-shirt manches longues et ma veste d'hiver et je repars sur la route des glaciers en direction du col de la seigne. La forme est là jusqu'à la moitié de l'ascension du col où une belle hypo survient. Premier arrêt pour manger une barre, un deuxième car ça ne va toujours pas. Il fait nuit, il y a du vent, le brouillard et les trailers me doublent par wagon … gros moment de doute puis progressivement l'énergie revient en accrochant des gars.

Col de la seigne – 60 kms – 8h49' – 83 ème
La descente vers le lac combal se fait doucement en suivant un trailer jusqu'au ravitaillement. Banane, soupe, verre de coca et apercevant maud Giraud en train de repartir je me dépêche pour faire un bout de chemin en sa compagnie.

Lac Combal – 64 kms – 9h25' – 87 ème
la partie jusqu'au pied de l'ascension de l'arête mont favre se fait à bonne foulée en compagnie de 3 – 4 gars. Ensuite, j'effectue la montée seul sur un bon rythme pour basculer au col en 4h47' du matin.


Arête Mont-Favre – 68 kms – 10h17' – 74 ème
S'en suit une longue descente agréable jusqu'au ravitaillement de maison vieille. Une petite pause puis je repars sur le mauvais chemin, je m'en aperçois juste à temps et repars sur un sentier étroit en lacets qui m'entame les cuisses. J'arrive à Courmayeur seul et j'en profite pour une bonne pause. Changement de tenue et de gels puis je donne rendez vous à mon papa à la fouly vers 12h.

 

Courmayeur – 78 kms – 11h32' – 78 ème
Je repars après une pause 20' en direction du refuge de bertone par une marche rapide. Les sensations sont bonnes et je me calque sur un trailer que je vais accompagner jusqu'à vallorcine. Au détour d'un virage, je remarque un trailer en train de dormir sous sa couverture de survie (samuel bonaudo). L'arrivée au refuge se fait sous les applaudissements de randonneurs, ça fait toujours plaisir …

Bertone – 82 kms - 13h04' – 66 ème
A partir de ce point, les souvenirs de la CCC me reviennent. Un sentier en balcon avec une vue magnifique sur la chaine du Mont Blanc côté italien et comme l'année dernière les sensations sont bonnes. Je déboule à Arnuva en pleine confiance pour l'ascension du grand col ferret.

Arnuva – 94 kms – 14h57' – 57 ème
je repars avec Marcel mon collègue de route et très rapidement chacun monte à son rythme. Je sors mon coupe vent car un vent frais souffle sur ce versent de montagne. A la différence, de l'année dernière où j'avais eu un gros coup de moins bien, j'avance régulièrement.
La descente vers la fouly est longue, je ne suis pas aussi à l'aise qu'en montée mais je progresse sans m'arrêter. J'arrive au ravitaillement 5' avant rdv de courmayeur. Il est 11h54.

La fouly – 108 kms – 17h24' – 55 ème
La motivation est là, je suis bien et cette partie jusqu'à champex se fera sur un nuage. Je prend un vraie plaisir à courir sur ces chemins de suisse et à traverser les petits villages typiques.En arrivant au ravitaillement, je retrouve Émilie, sybile et ma mère. J'aperçois en rentrant dans la tente karine Herry qui repars et je me dis qu'il est possible de faire un bout de chemin ensemble... Je prend le temps de bien manger et repars en alternant course et marche.

 

Champex – 123 kms – 19h32' – 50 ème

 

Avant de commencer Bovine, je double Karine HERRY qui marche (elle abandonnera à Trient). L'ascension sera longue et dure mais je constate que les gars devant sont sur le même rythme. Je perd du temps sur les descente mais j'en reprend un peu sur les montées jusqu'à la descente vers Vallorcine qui fût très pénible.
Vallorcine, il est 19h23 je suis 46 ème mais une fatigue générale me gagne et j'éprouve le besoin de prendre un peu plus de temps pour me ravitaillement. Je repars à 19h55 refroidi et avec l'incertitude de bien terminer !!!

 

 

Vallorcine – 148 kms – 24h 53' - 46ème

 

La partie jusqu'au col des montets se fait en marchant mais je constate sur les premières pentes de la tête aux vents que l'énergie est revenue. En pleine nuit, je croise une famille de bouquetins à quelques mètres de moi puis je remonte sur la 3 ème féminine en haut de la tête aux vents (elle me repassera avant la flégère).

 

La partie entre la tête aux vents et la flégère est une succession de rencontre de la faune avec notamment un chamoix puis encore un bouquetin. Au ravitaillement de la flégère, je prend le temps de boire une soupe et de bien m'alimenter au détriment de quelques places au classement mais j'appréhende la dernière descente vers chamonix. Finalement, je repars avec deux gars que je laisse partir doucement car la fatigue est là. J'arrive à doubler un trailer mais à 2 kms de l'arrivée 2 concurrents me doublent et en me retournant j'aperçois une frontale alors je me remotive pour terminer comme une balle dans les rue de chamonix.

 

Après 29h18' de course, je retrouve les rues de chamonix. Je réalise mon 1er ultra trail en finissant 56 ème.
Objectif atteint et un grand merci à émilie, sybile et mes parents pour leur soutien durant toute la course.
A bientôt sur les chemins.